conflit inter-confessionnels : une technique contre la resistance.
Depuis le 11 septembre, les récits « d’attentats suicides » ont augmenté de façon exponentielle dans les médias. Les experts nous font croire qu’il s’agit d’une des armes favorites des insurgés contre les forces d’occupation, puisque c’est un moyen simple et bon marché de créer le chaos. Il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait au moins un attentat à la bombe en Iraq ou en Afghanistan, immédiatement présenté par les médias comme l’oeuvre d’insurgés irakiens....
C’est une chose pour un groupe d’insurgés de commettre des attentats suicide contre les forces d’occupation, c’en est une autre de s’en servir pour cibler et tuer des civils. On nous a fait subir un lavage de cerveau en nous faisant croire que les insurgés en Iraq étaient des malades extrémistes tellement brutaux, incivilisés et fanatiques qu’ils feraient tout pour combattre la « liberté » — même tuer leur propre peuple.
L’image qui nous est présentée par le gouvernement des États-Unis et les médias dominants est si insensée que Joe QUINN, en réponse à la vague d’attentats suicides à Mosul, qui tua plus de 350 personnes la semaine dernière, n’a pas eu peur d’écrire :
« La personne qui pourra présenter un argument convaincant (c-à-d logique et soutenu par des données fiables) qui expliquera pourquoi un groupe arabe ou islamique anti-américain, «terroriste » ou autre, voudrait tuer des centaines de milliers d’Iraquiens en réponse à l’occupation étasunienne de l'Iraq, recevra une récompense d’ 1 million de dollars. »
Si on examine cette question du point de vue historique, il n’y a virtuellement aucun précédent au type d’attentats perpétrés en Iraq et attribués à l’insurrection ou à « al-Qaïda ». Au cours de la Seconde Guerre mondiale, nombre de pays furent occupés par les nazis. En France, au Danemark, en Norvège et dans beaucoup d’autres pays, il y eut des mouvements de résistance qui utilisèrent diverses tactiques pour empêcher la prise de pouvoir nazie. Pourtant, il n’y a aucun cas répertorié de résistants qui eurent recours au massacre collectif de leurs compatriotes dans leur tentative d’expulser les nazis. Bien sûr, il y eut des combats internes entre factions, mais elles n'eurent pas l’ampleur que nous constatons actuellement en Iraq. En effet, comment cela aurait-il pu être le cas ? Cela défie toute logique.
Avançons jusqu’à la Guerre du Viêt Nam : là aussi, il n’y a aucune preuve indiquant que le Vietcong ait mené une campagne pour tuer ses propres concitoyens comme stratégie de lutte contre les forces américaines.
Bien sûr, d'aucuns pourraient suggérer que les musulmans sont une race différente et que, comme les nombreux autres peuples ingrats qui ont essayé de briser les chaînes de l’Empire, ce ne sont que des sauvages incivilisés, et nous ne pouvons donc espérer comprendre leur mentalité ou leurs actions. Une opinion aussi mal informée n’est cependant soutenue par aucune preuve et doit donc être écartée à cause de son racisme évident.
Quand les Iraquiens combattirent l’Empire britannique pour la première fois dans les années 1920, il n’y eut pas « d’attentats suicides » de la part des insurgés contre les Iraquiens. Au contraire, adoptant une bonne stratégie, ils s’unirent, malgré des différences culturelles ou religieuses mineures, pour affronter l’ennemi commun britannique.
De manière similaire, en Afghanistan durant la guerre de 10 ans contre l’Union soviétique, il n’y eut aucun cas d’attentat suicide dirigés contre les civils afghans. Là aussi, les tribus afghanes s’unirent contre l’agresseur commun, malgré des désaccords antérieurs.
Vous ne trouvez pas cela un poil étrange ? Après le 11 septembre, soudainement, ce phénomène bizarre d'insurrection recourant aux attentats suicides contre son propre peuple au lieu de s'en prendre à ses envahisseurs, a fait son apparittion, comme pour fournir la preuve de la réalité des pirates de l’air « kamikazes » cinglés qui attaquèrent l’Amérique – c’est du moins ce que raconte l’Histoire officielle.
La réponse pourrait être aussi simple que cela : et si ce qu'on a présenté comme des attentats suicides était en fait l’œuvre d’équipes contre-insurrectionnelles étasuniennes/britanniques/israéliennes ? En Iraq, nous aurions affaire à ce que l’on nomme communément des opérations « false flag ».
Cela expliquerait certainement une grande part de l'incompréhension entourant les atttentats suicides : pourquoi des groupes iraquiens tueraient-ils leur propre peuple en réponse à une invasion étasunienne de leur pays ? Après tout, les gens qui meurent par centaines chaque jour en Iraq sont ceux qui soutiennent l’insurrection, par conséquent, qui tire profit du massacre quotidien des nombreux partisans de l’insurrection ?
Les tactiques contre-insurrectionnelles d'autrefois impliquaient des actes comme la purification ethnique (cette tactique était connue sous l’expression « drain the dam [2] ») et/ou la destruction des récoltes, comme avec l’agent orange dans le cas du Viêt Nam. Mais ces méthodes eurent peu de succès.
Récemment, il semble que les esprits retors et déviants au service du complexe militaro-industriel aient trouvé des tactiques modernes bien plus insidieuses.
Roger TRINQUIER, éminent expert en contre-insurrection français, propose dans son livre Modern Warfare : A French View of Counterinsurgency [3] (1961) (disponible en ligne) trois principes simples de contre-insurrection :
1. séparer la guérilla de la population qui la soutient ;
2. occuper les zones à partir de laquelle opérait la guérilla auparavant, les rendre dangereuses pour elle et monter le peuple contre la guérilla ;
3. coordonner les actions sur une zone étendue et sur une période suffisamment longue pour que la guérilla se voie refuser l’accès aux centres de population qui pourraient la soutenir.
Les attentats à la bombe commandés à distance et maquillés en « attentats suicides » qui sont perpetrés par les forces d’occupation étasuniennes, britanniques et israéliennes, remplissent parfaitement ces conditions. En faisant exploser des bombes quotidiennement dans tout l’Iraq et l’Afghanistan et en claironnant via les organes de propagande que c'est l’œuvre de «terroristes kamikazes » membres de l’insurrection, l’armée d’occupation espère atteindre plusieurs objectifs :
— enrayer le mouvement de soutien massif à l’insurrection chez les Iraquiens ;
— créer des tensions entre groupes religieux, particulièrement en attribuant les faux « attentats suicides » aux chiites ou aux sunnites.
Autrement dit, diviser pour mieux régner.
Le carnage bien réel retransmis à la télévision occidentale ne fait que soutenir l’idée que les Iraquiens/Afghans ne peuvent prendre soin de leur propre pays sans l’aide des forces d’occupation, ou bien que ce sont sont des sauvages et des barbares. Cette propagande renforce l’affirmation persistante du gouvernement des États-Unis qu’il serait dangereux de retirer les troupes américaines d’Iraq ; quant aux biffins étasuniens, cela leur permet de trouver une justification à leur présence permanente. Ou bien ils essaient de montrer le chemin de la civilisation à une classe inférieure d’humains, ou bien ils font l’œuvre de Dieu en les éliminant.
Pour le lecteur curieux, les preuves que les soi-disant attentats suicides contre les civils ne sont pas commis par l’insurrection ne manquent pas. Certains diront que c’est l’oeuvre d’ « al-Qaïda », ce qui est vrai si vous expliquez d’abord qu’« al-Qaïda » est un simple outil dont se sert la même contre-insurrection (à savoir les CIA/MI6/Mossad). Demandez-vous toujours « à qui profite le crime », et dans ce cas, il est assez évident de voir à qui il ne profite pas.
Depuis des années, Israël utilise très efficacement les attentats « suicides » comme moyen de perpétration du lent génocide du peuple palestinien, avec comme conséquence actuelle la sympathie du monde entier pour l’auteur de ce crime (Israël). En résultat, toutes les initiatives de paix ont échoué et le monde a donné son approbation tacite, sinon officielle, à la politique de génocide officieuse d’Israël.
Les connaissances acquises par les Israéliens ont certainement été transmises à leurs homologues du MI6 et de la CIA, comme l’illustre cet éditorial de SOTT datant de septembre 2006 :
« Aujourd’hui à Basra, au sud de l’Iraq, deux membres des SAS (Special Ops — Opérations spéciales) britanniques ont été pris « en flagrant délit » : habillés en « costume arabe », au volant d’une voiture remplie d’explosifs, ils ont tué par balles deux policiers Iraquiens
Ce fait, finalement rapporté par la presse dominante, va au cœur du sujet et prouve l’exactitude de ce que nous publions sur le site Signs of the Times depuis plusieurs années.
Voici quelques faits irréfutables, sauf pour ceux qui sont totalement noyés dans l’illusion :
Fait numéro 1 :
L’invasion étasunienne et britannique de l’Iraq n’avait PAS pour but d’apporter « la liberté et la démocratie » au peuple iraquien, mais plutôt d’assurer les ressources pétrolières de l’Iraq aux gouvernements étasunien et britannique, et d’étendre leur contrôle à tout le Moyen-Orient.
Fait numéro 2 :
Les gouvernements BUSH et BLAIR ont délibérément fabriqué les preuves (des mensonges) présentant Saddam comme une menace pour l’Occident et démontrant ses liens avec le mythique « al-Qaïda », ceci dans le but de justifier leur invasion.
Fait numéro 3 :
Depuis deux ans, les « forces spéciales » britanniques (et celles de la CIA et d’Israël), déguisées en Arabes, commettent de faux attentats « d’insurgés », dont des « attentats (suicides) à la voiture piégée » contre les policiers et civils iraquiens (sunnites comme chiites). Les preuves semblent indiquer que ces tactiques sont destinées à fournir une justification permanente à la présence militaire étasunienne et britannique en Iraq, et au final, à entraîner le pays dans une guerre civile qui mènera au fractionnement de l’Iraq en petits États plus facilement gérables, à la grande joie des revendications d’Israël et de son désir ancestral de création d’un « grand Israël » biblique.
Peu après les attentats bâclés de Londres perpétrés par des agents britanniques du MI5 — où un témoin oculaire rapporta que le plancher d’un des wagons avait été soufflé vers l’intérieur (comment une bombe déposée dans un sac à dos ou sur un « kamikaze », À L’INTERIEUR d’un train, peut-elle produire cet effet-là ?) — l’événement qui a eu lieu aujourd’hui à Basra souligne par dessus tout la rage du désespoir qui anime les décideurs politiques au sein du gouvernement britannique.
Les renseignements britanniques feraient bien de réfléchir à deux fois avant de réaliser d’autres opérations « false flag», s’ils veulent arriver au « professionnalisme » du Mossad israélien — ces derniers s’arrangent toujours pour que cela ait l’air convaincant, et subissent rarement l’ignominie d’être pris sur le fait et de voir les visages de leurs terroristes d’autrefois placardés en pleine page des journaux dominants.
Comme en Israël, les « attentats suicides » en Iraq et en Afghanistan se produisent souvent au moment qui est le plus propice aux occupants. Un récent attentat « suicide » en Afghanistan illustre bien cet aspect :
Dix-sept civils, dont une douzaine d’écoliers, ont été tués et trente autres blessés lors d’un attentat suicide commis par un kamikaze près d’un convoi de l’OTAN, dans le sud de l’Afghanistan, selon un rapport officiel datant de mardi dernier.
Le timing n’aurait pu être mieux choisi. L’OTAN était sous pression internationale à cause de son recours à des bombardements aériens aléatoires entraînant des pertes civiles considérables. Cet incident (comme dans la plupart des cas) ne toucha aucune troupe, la plupart des victimes furent des enfants. L’effet voulu de cet attentat a été décrit dans cet article :
Le représentant de l’ONU en Afghanistan, Tom KOENIGS, était bouleversé. « Je suis particulièrement préoccupé par les rapports faisant état d’un grand nombre d’enfants tués par la bombe qui a explosé aujourd’hui. Un mépris aussi absolu de vies innocentes est stupéfiant, et ceux qui sont derrière cela doivent être tenus pour responsables. »
Vous voyez ? L’ennemi est barbare, cinglé et bestial, contrairement aux croisés blancs bienfaisants et civilisés qui sacrifient tant au combat contre le mal. L’article conclut :
« Il y a eu plus de 70 attentats suicides en Afghanistan cette année, comparé à 140 sur toute l’année 2006. La plupart visent les forces de sécurité mais les civils sont habituellement les principales victimes. »
Il nous faut remarquer que ces soi-disant attentats suicides semblent être une spécialité des agences de renseignement occidentales et de leurs régimes clients. Au cours des derniers mois, nous avons aussi beaucoup entendu parler d’attentats suicides douteux dirigés contre des civils au Pakistan — dont l’agence de renseignement, l’ISI, est étroitement liée à la CIA.
En Tchétchénie, il y a eu 28 actes d’attentat suicide de juin 2000 à 2006. La différence est que ces attentats étaient contre des civils russes et non contre des Tchétchènes. Peut-être le point déterminant est-il que les équipes de contre-insurrection occidentales (États-Unis/Grande-Bretagne/Israël) ne sont pas impliquées dans ces attaques parce qu’elles ne veulent pas donner la victoire aux Russes. Des attentats suicides diaboliseraient certainement les rebelles tchéchènes et auraient valeur de propagande pour les Russes. Il ne s’agit pas de dire que la Russie n’est pas impliquée dans sa propre contre-insurrection, il s’avère juste que les faux attentats suicides ne font pas partie de sa stratégie centrale.
Comme je l'ai mentionné plus haut, au cours des dix années d’occupation russe de l’Afghanistan, l’insurrection n’a commis aucun attentat suicide contre la population afghane. Pourquoi ? Il est clair qu'il n'aurait pas été profitable aux Américains de tuer des Afghans qui s’étaient engagés à tuer les Russes, l’ennemi-clé des Américains à l’époque. Les Américains furent par le passé profondément impliqués dans le recrutement et l’approvisionnement de l’insurrection en matériel militaire de toutes sortes. La situation actuelle est cependant différente. En Afghanistan, tuer le plus de civils afghans possible sous couvert d’« attentats suicides » talibans sert l’ordre du jour étasunien, car cela fournit la justification du maintien des troupes sur le terrain dans le but de combattre ce « mal » humain. En Iraq, le but est le même, avec comme élément supplémentaire le désir des néo-conservateurs de détruire la véritable résistance iraquienne en la divisant et en l’éloignant des masses populaires qui soutiennent son combat contre le brutal occupant. Il semble que la tactique américano-israélo-britannique en Iraq soit que si le peuple iraquien n’est pas forcé par la menace à accepter l’occupation et à rejeter la véritable insurrection, il sera massacré. Purement et simplement.
Malgré son offre d’un million de dollars, Joe QUINN peut dormir tranquille : il ne risque pas de rendre visite à son banquier de si tôt.
[1]Les attaques false flag (« faux drapeau ») sont des attaques menées sous le couvert du drapeau adverse, dans le cadre d'opérations spéciales. Source : Wikipédia — NdT
[2]Littéralement « drainer le lac » — NdT
[3]La guerre moderne : une vision française de la contre-insurrection — NdT
Signs of the Times
20 août 2007
Traduction : Henri R.
L’image qui nous est présentée par le gouvernement des États-Unis et les médias dominants est si insensée que Joe QUINN, en réponse à la vague d’attentats suicides à Mosul, qui tua plus de 350 personnes la semaine dernière, n’a pas eu peur d’écrire :
« La personne qui pourra présenter un argument convaincant (c-à-d logique et soutenu par des données fiables) qui expliquera pourquoi un groupe arabe ou islamique anti-américain, «terroriste » ou autre, voudrait tuer des centaines de milliers d’Iraquiens en réponse à l’occupation étasunienne de l'Iraq, recevra une récompense d’ 1 million de dollars. »
Si on examine cette question du point de vue historique, il n’y a virtuellement aucun précédent au type d’attentats perpétrés en Iraq et attribués à l’insurrection ou à « al-Qaïda ». Au cours de la Seconde Guerre mondiale, nombre de pays furent occupés par les nazis. En France, au Danemark, en Norvège et dans beaucoup d’autres pays, il y eut des mouvements de résistance qui utilisèrent diverses tactiques pour empêcher la prise de pouvoir nazie. Pourtant, il n’y a aucun cas répertorié de résistants qui eurent recours au massacre collectif de leurs compatriotes dans leur tentative d’expulser les nazis. Bien sûr, il y eut des combats internes entre factions, mais elles n'eurent pas l’ampleur que nous constatons actuellement en Iraq. En effet, comment cela aurait-il pu être le cas ? Cela défie toute logique.
Avançons jusqu’à la Guerre du Viêt Nam : là aussi, il n’y a aucune preuve indiquant que le Vietcong ait mené une campagne pour tuer ses propres concitoyens comme stratégie de lutte contre les forces américaines.
Bien sûr, d'aucuns pourraient suggérer que les musulmans sont une race différente et que, comme les nombreux autres peuples ingrats qui ont essayé de briser les chaînes de l’Empire, ce ne sont que des sauvages incivilisés, et nous ne pouvons donc espérer comprendre leur mentalité ou leurs actions. Une opinion aussi mal informée n’est cependant soutenue par aucune preuve et doit donc être écartée à cause de son racisme évident.
Quand les Iraquiens combattirent l’Empire britannique pour la première fois dans les années 1920, il n’y eut pas « d’attentats suicides » de la part des insurgés contre les Iraquiens. Au contraire, adoptant une bonne stratégie, ils s’unirent, malgré des différences culturelles ou religieuses mineures, pour affronter l’ennemi commun britannique.
De manière similaire, en Afghanistan durant la guerre de 10 ans contre l’Union soviétique, il n’y eut aucun cas d’attentat suicide dirigés contre les civils afghans. Là aussi, les tribus afghanes s’unirent contre l’agresseur commun, malgré des désaccords antérieurs.
Vous ne trouvez pas cela un poil étrange ? Après le 11 septembre, soudainement, ce phénomène bizarre d'insurrection recourant aux attentats suicides contre son propre peuple au lieu de s'en prendre à ses envahisseurs, a fait son apparittion, comme pour fournir la preuve de la réalité des pirates de l’air « kamikazes » cinglés qui attaquèrent l’Amérique – c’est du moins ce que raconte l’Histoire officielle.
La réponse pourrait être aussi simple que cela : et si ce qu'on a présenté comme des attentats suicides était en fait l’œuvre d’équipes contre-insurrectionnelles étasuniennes/britanniques/israéliennes ? En Iraq, nous aurions affaire à ce que l’on nomme communément des opérations « false flag ».
Cela expliquerait certainement une grande part de l'incompréhension entourant les atttentats suicides : pourquoi des groupes iraquiens tueraient-ils leur propre peuple en réponse à une invasion étasunienne de leur pays ? Après tout, les gens qui meurent par centaines chaque jour en Iraq sont ceux qui soutiennent l’insurrection, par conséquent, qui tire profit du massacre quotidien des nombreux partisans de l’insurrection ?
Les tactiques contre-insurrectionnelles d'autrefois impliquaient des actes comme la purification ethnique (cette tactique était connue sous l’expression « drain the dam [2] ») et/ou la destruction des récoltes, comme avec l’agent orange dans le cas du Viêt Nam. Mais ces méthodes eurent peu de succès.
Récemment, il semble que les esprits retors et déviants au service du complexe militaro-industriel aient trouvé des tactiques modernes bien plus insidieuses.
Roger TRINQUIER, éminent expert en contre-insurrection français, propose dans son livre Modern Warfare : A French View of Counterinsurgency [3] (1961) (disponible en ligne) trois principes simples de contre-insurrection :
1. séparer la guérilla de la population qui la soutient ;
2. occuper les zones à partir de laquelle opérait la guérilla auparavant, les rendre dangereuses pour elle et monter le peuple contre la guérilla ;
3. coordonner les actions sur une zone étendue et sur une période suffisamment longue pour que la guérilla se voie refuser l’accès aux centres de population qui pourraient la soutenir.
Les attentats à la bombe commandés à distance et maquillés en « attentats suicides » qui sont perpetrés par les forces d’occupation étasuniennes, britanniques et israéliennes, remplissent parfaitement ces conditions. En faisant exploser des bombes quotidiennement dans tout l’Iraq et l’Afghanistan et en claironnant via les organes de propagande que c'est l’œuvre de «terroristes kamikazes » membres de l’insurrection, l’armée d’occupation espère atteindre plusieurs objectifs :
— enrayer le mouvement de soutien massif à l’insurrection chez les Iraquiens ;
— créer des tensions entre groupes religieux, particulièrement en attribuant les faux « attentats suicides » aux chiites ou aux sunnites.
Autrement dit, diviser pour mieux régner.
Le carnage bien réel retransmis à la télévision occidentale ne fait que soutenir l’idée que les Iraquiens/Afghans ne peuvent prendre soin de leur propre pays sans l’aide des forces d’occupation, ou bien que ce sont sont des sauvages et des barbares. Cette propagande renforce l’affirmation persistante du gouvernement des États-Unis qu’il serait dangereux de retirer les troupes américaines d’Iraq ; quant aux biffins étasuniens, cela leur permet de trouver une justification à leur présence permanente. Ou bien ils essaient de montrer le chemin de la civilisation à une classe inférieure d’humains, ou bien ils font l’œuvre de Dieu en les éliminant.
Pour le lecteur curieux, les preuves que les soi-disant attentats suicides contre les civils ne sont pas commis par l’insurrection ne manquent pas. Certains diront que c’est l’oeuvre d’ « al-Qaïda », ce qui est vrai si vous expliquez d’abord qu’« al-Qaïda » est un simple outil dont se sert la même contre-insurrection (à savoir les CIA/MI6/Mossad). Demandez-vous toujours « à qui profite le crime », et dans ce cas, il est assez évident de voir à qui il ne profite pas.
Depuis des années, Israël utilise très efficacement les attentats « suicides » comme moyen de perpétration du lent génocide du peuple palestinien, avec comme conséquence actuelle la sympathie du monde entier pour l’auteur de ce crime (Israël). En résultat, toutes les initiatives de paix ont échoué et le monde a donné son approbation tacite, sinon officielle, à la politique de génocide officieuse d’Israël.
Les connaissances acquises par les Israéliens ont certainement été transmises à leurs homologues du MI6 et de la CIA, comme l’illustre cet éditorial de SOTT datant de septembre 2006 :
« Aujourd’hui à Basra, au sud de l’Iraq, deux membres des SAS (Special Ops — Opérations spéciales) britanniques ont été pris « en flagrant délit » : habillés en « costume arabe », au volant d’une voiture remplie d’explosifs, ils ont tué par balles deux policiers Iraquiens
Ce fait, finalement rapporté par la presse dominante, va au cœur du sujet et prouve l’exactitude de ce que nous publions sur le site Signs of the Times depuis plusieurs années.
Voici quelques faits irréfutables, sauf pour ceux qui sont totalement noyés dans l’illusion :
Fait numéro 1 :
L’invasion étasunienne et britannique de l’Iraq n’avait PAS pour but d’apporter « la liberté et la démocratie » au peuple iraquien, mais plutôt d’assurer les ressources pétrolières de l’Iraq aux gouvernements étasunien et britannique, et d’étendre leur contrôle à tout le Moyen-Orient.
Fait numéro 2 :
Les gouvernements BUSH et BLAIR ont délibérément fabriqué les preuves (des mensonges) présentant Saddam comme une menace pour l’Occident et démontrant ses liens avec le mythique « al-Qaïda », ceci dans le but de justifier leur invasion.
Fait numéro 3 :
Depuis deux ans, les « forces spéciales » britanniques (et celles de la CIA et d’Israël), déguisées en Arabes, commettent de faux attentats « d’insurgés », dont des « attentats (suicides) à la voiture piégée » contre les policiers et civils iraquiens (sunnites comme chiites). Les preuves semblent indiquer que ces tactiques sont destinées à fournir une justification permanente à la présence militaire étasunienne et britannique en Iraq, et au final, à entraîner le pays dans une guerre civile qui mènera au fractionnement de l’Iraq en petits États plus facilement gérables, à la grande joie des revendications d’Israël et de son désir ancestral de création d’un « grand Israël » biblique.
Peu après les attentats bâclés de Londres perpétrés par des agents britanniques du MI5 — où un témoin oculaire rapporta que le plancher d’un des wagons avait été soufflé vers l’intérieur (comment une bombe déposée dans un sac à dos ou sur un « kamikaze », À L’INTERIEUR d’un train, peut-elle produire cet effet-là ?) — l’événement qui a eu lieu aujourd’hui à Basra souligne par dessus tout la rage du désespoir qui anime les décideurs politiques au sein du gouvernement britannique.
Les renseignements britanniques feraient bien de réfléchir à deux fois avant de réaliser d’autres opérations « false flag», s’ils veulent arriver au « professionnalisme » du Mossad israélien — ces derniers s’arrangent toujours pour que cela ait l’air convaincant, et subissent rarement l’ignominie d’être pris sur le fait et de voir les visages de leurs terroristes d’autrefois placardés en pleine page des journaux dominants.
Comme en Israël, les « attentats suicides » en Iraq et en Afghanistan se produisent souvent au moment qui est le plus propice aux occupants. Un récent attentat « suicide » en Afghanistan illustre bien cet aspect :
Dix-sept civils, dont une douzaine d’écoliers, ont été tués et trente autres blessés lors d’un attentat suicide commis par un kamikaze près d’un convoi de l’OTAN, dans le sud de l’Afghanistan, selon un rapport officiel datant de mardi dernier.
Le timing n’aurait pu être mieux choisi. L’OTAN était sous pression internationale à cause de son recours à des bombardements aériens aléatoires entraînant des pertes civiles considérables. Cet incident (comme dans la plupart des cas) ne toucha aucune troupe, la plupart des victimes furent des enfants. L’effet voulu de cet attentat a été décrit dans cet article :
Le représentant de l’ONU en Afghanistan, Tom KOENIGS, était bouleversé. « Je suis particulièrement préoccupé par les rapports faisant état d’un grand nombre d’enfants tués par la bombe qui a explosé aujourd’hui. Un mépris aussi absolu de vies innocentes est stupéfiant, et ceux qui sont derrière cela doivent être tenus pour responsables. »
Vous voyez ? L’ennemi est barbare, cinglé et bestial, contrairement aux croisés blancs bienfaisants et civilisés qui sacrifient tant au combat contre le mal. L’article conclut :
« Il y a eu plus de 70 attentats suicides en Afghanistan cette année, comparé à 140 sur toute l’année 2006. La plupart visent les forces de sécurité mais les civils sont habituellement les principales victimes. »
Il nous faut remarquer que ces soi-disant attentats suicides semblent être une spécialité des agences de renseignement occidentales et de leurs régimes clients. Au cours des derniers mois, nous avons aussi beaucoup entendu parler d’attentats suicides douteux dirigés contre des civils au Pakistan — dont l’agence de renseignement, l’ISI, est étroitement liée à la CIA.
En Tchétchénie, il y a eu 28 actes d’attentat suicide de juin 2000 à 2006. La différence est que ces attentats étaient contre des civils russes et non contre des Tchétchènes. Peut-être le point déterminant est-il que les équipes de contre-insurrection occidentales (États-Unis/Grande-Bretagne/Israël) ne sont pas impliquées dans ces attaques parce qu’elles ne veulent pas donner la victoire aux Russes. Des attentats suicides diaboliseraient certainement les rebelles tchéchènes et auraient valeur de propagande pour les Russes. Il ne s’agit pas de dire que la Russie n’est pas impliquée dans sa propre contre-insurrection, il s’avère juste que les faux attentats suicides ne font pas partie de sa stratégie centrale.
Comme je l'ai mentionné plus haut, au cours des dix années d’occupation russe de l’Afghanistan, l’insurrection n’a commis aucun attentat suicide contre la population afghane. Pourquoi ? Il est clair qu'il n'aurait pas été profitable aux Américains de tuer des Afghans qui s’étaient engagés à tuer les Russes, l’ennemi-clé des Américains à l’époque. Les Américains furent par le passé profondément impliqués dans le recrutement et l’approvisionnement de l’insurrection en matériel militaire de toutes sortes. La situation actuelle est cependant différente. En Afghanistan, tuer le plus de civils afghans possible sous couvert d’« attentats suicides » talibans sert l’ordre du jour étasunien, car cela fournit la justification du maintien des troupes sur le terrain dans le but de combattre ce « mal » humain. En Iraq, le but est le même, avec comme élément supplémentaire le désir des néo-conservateurs de détruire la véritable résistance iraquienne en la divisant et en l’éloignant des masses populaires qui soutiennent son combat contre le brutal occupant. Il semble que la tactique américano-israélo-britannique en Iraq soit que si le peuple iraquien n’est pas forcé par la menace à accepter l’occupation et à rejeter la véritable insurrection, il sera massacré. Purement et simplement.
Malgré son offre d’un million de dollars, Joe QUINN peut dormir tranquille : il ne risque pas de rendre visite à son banquier de si tôt.
[1]Les attaques false flag (« faux drapeau ») sont des attaques menées sous le couvert du drapeau adverse, dans le cadre d'opérations spéciales. Source : Wikipédia — NdT
[2]Littéralement « drainer le lac » — NdT
[3]La guerre moderne : une vision française de la contre-insurrection — NdT
Signs of the Times
20 août 2007
Traduction : Henri R.
1 Participations:
Bonjour, J'écris à votre rédacion pour vous soumettre un article d'annonce pour une grande manifestation de solidarité à Gaza qui aura lieu samedi 14 février avec pour mot d'ordre Ouvrez Rafah. Vu l'importance symbolique de l'évènement il est primordial qu'il soit un succès et que l'information tourne au maximum. Je vous remercie d'avance pour votre aide. Cordialement Collectif Cheikh Yassine
La Triple Entente : Moubarak, Sarkozy et Israël !
Tous complices de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité !
Ne pas ouvrir Rafah est un crime contre l’humanité !
Moubarak a choisi son camp !
* Depuis le 1er mai 2008 l’Egypte a commencé ses livraisons de gaz à Israël et cela malgré la protestation du parlement égyptien; le prix de vente de ce gaz est largement inférieur eu cours mondial et constitue donc une subvention publique égyptienne à Israël !
* Mme Livni a déclaré avoir discuté avec le président Moubarak « ouvertement et franchement » quelques jours avant « l’opération plomb durci » sur Gaza. L’édition du 28 décembre 2008 du journal Al-Qods al-Arabi, révélait que le Général Omar Suleiman, chef des renseignements égyptiens, aurait fait passer aux dirigeants du Hamas la veille des bombardements, un message indiquant qu’Israël serait prêt à envisager une nouvelle accalmie ; la désinformation des traîtres égyptiens a leurré le Hamas et l'a poussé à ne pas évacuer ses quartiers de sécurité et ses quartiers généraux conformément aux procédures habituelles mises en en place après les menaces d'Israël !
* Hosni Moubarak, président égyptien, a tenu le mouvement de résistance Hamas pour responsable de l’agression israélienne dont a été victime la bande de Gaza à partir du samedi 27 décembre 2008 ! Il n’a à aucun moment condamné la barbarie à Gaza !
* Pendant les trois semaines de massacres contre la population de Gaza, Moubarak a refusé d'ouvrir le point de passage de Rafah ; seuls quelques rares palestiniens grièvement blessés on pu franchir la frontière pour être traités en Egypte et dans d'autres pays arabes ou européens ! Même les médecins n’ont pas pu entrer dans Gaza pour sauver les blessés !
* Certains blessés palestiniens hospitalisés en Egypte se sont plaints d'avoir été menacés par les services de renseignements égyptiens qui leur demandaient de fournir des informations sur le Hamas et ses combattants !
* Pendant la guerre une entreprise égyptienne « International Union of Wholesome Products » a été autorisée à fournir - via la société israélienne Channels Foods - de la nourriture aux soldats israéliens via le point de passage d’Owja et cela, alors que l’aide humanitaire pour les Gazaouis affamés restait bloquée à la frontière de Rafah !
* L'initiative diplomatique de Moubarak et Sarkozy pour un cessez le feu a permis, par sa lenteur voulue, à Israël de dévaster la Bande de Gaza et de tuer un maximum de Palestiniens, principalement des enfants et des femmes. Cela rentrait dans le plan israélien endossé par Moubarak et Sarkozy.
* Moubarak fait partie du scénario concocté par Tel Aviv avec l'accord de Washington pour empêcher tout réarmement de la Résistance Palestinienne? Sarkozy a lui même affirmé que l'envoi de la Frégate française porte hélicoptère Germinal au large de Gaza et sa mission anti contrebande était menée en coopération totale avec Israël et l'Egypte.
* Les autorités ont interdit jeudi une commission d'enquête internationale dépêchée par le procureur général du Tribunal pénal international (TPI) de se rendre dans la Bande de Gaza pour enquêter sur place sur les accusations de crimes israéliens de guerre.
N’oublions pas Gaza - Exigeons l’ouverture de Rafah
Venez manifester avec nous le samedi 14 février 2009
Départ à 14 heures 30 de la Place Denfert-Rochereau (RER B/ Denfert-Rochereau) en direction de l’Ambassade d’Egypte
Collectif Cheikh Yassine
(Il est primordial et de la responsabilité de chacun d’entre nous que cette manifestation soit un succès; il faut employer tous les moyens possibles pour diffuser cet appel, car c’est à cette seule condition que nous pourrons peser dans la balance et exercer notre rôle de pression)
Pour plus d’information, palestine.genocide@yahoo.fr ou le 06.20.29.28.81
Enregistrer un commentaire