La vérité sur Voltaire et l'Islam
Voltaire découvre vers les années 1740 que pendant que le monde occidental vivait dans une sorte « de barbarie et d’ignorance qui suivirent la décadence de l’empire romain » il reçut presque tout des Arabes: astronomie, chimie, médecine etc. et « dès le second siècle de Mahomet, il fallut que les chrétiens d’Occident s’instruisent chez les musulmans»[2]. Aussi Voltaire ne manque-t-il pas de dénoncer la mauvaise fois de ceux qui ont écrit pour la cause de leur foi; et de s’indigner « de la lâcheté imbécile avec laquelle les Grecs vaincus et nos historiens imitateurs » déguisaient l’histoire et se déchaînaient contre Mahomet et disaient « tant de sottises sur son compte »...
Il est évident que c’est le concept de tolérance qui guide l’opposition farouche de Voltaire contre « la barbarie » des défenseurs de la Croix et la défense des « barbaresques ». C’est ainsi que, dans la conclusion de Candide, Pangloss, qui avait été pendu, disséqué et roué, Martin qui avait été volé, battu et quitté, Cunégonde qui avait été volée, éventrée et vendue, enfin Candide qui avait été fessé, prêché et absous, tous peuvent vivre en paix dans leur jardin, à l’ombre d’une mosquée à Constantinople.
De cette tolérance, Voltaire fait la plus grande gloire des Turcs. À l’occasion de toute une série d’affaires rappelant tristement l’inquisition, il dénonce violemment l’intolérance chrétienne, opposée à la tolérance turque. C’est d’abord le rabbin Akib qui se plaint à ses « chers frères » : il a appris que « les sauvages de Lisbonne » ont sacrifié quarante-deux victimes humaines à leur « infâme superstition »[3].
Dans « cette épouvantable cérémonie », il y avait même des musulmans. Et pourtant ces « sauvages de Lisbonne » sont eux-mêmes « témoins avec quelle bonté les Turcs en usent avec les chrétiens grecs, les chrétiens nestoriens, les chrétiens papistes, les disciples de Jean, les anciens Pârsis ignicoles et les humbles serviteurs de Moïse ». Quelle infamie! « Cet exemple d’humanité n’a pu attendrir les cœurs des sauvages qui habitent cette petite langue de terre du Portugal! »4 Mais quel était le forfait de ces musulmans qu’on a brûlé?
Ils ont été « livrés aux tourments les plus cruels parce que leurs pères et leurs grand-pères avaient un peu moins de prépuce que les Portugais, qu’ils se lavaient trois fois par semaine, qu’ils nomment Allah l’Être éternel, que les Portugais appellent Dios, et qu’ils mettent le pouce auprès de leurs oreilles quand ils récitent leurs prières. Ah! mes frères, quelles raisons pour brûler les hommes! Ô tigres dévots! panthères fanatiques, si votre religion était de Dieu, la soutiendriez-vous par des bourreaux ? »
La suite....
0 Participations:
Enregistrer un commentaire