L'échec de l'opération « hiver chaud », vu par des Israéliens
OPÉRATION SIONISTE CHOUX BLANC
« L'opération de l'armée menée au nord de Gaza était un échec. Mettez le mot ECHEC devant vous. Elle n'a réalisé un seul vrai objectif ».
Ce texte n'est pas écrit par un Palestinien ou par un Arabe, mais tout simplement, il fait partie des critiques données par des responsables politiques et militaires israéliens.
Les critiques vont bon train. Elle est faible, incapable, cette armée israélienne. Elle n'est pas prête à s’engager dans de vrais combats, notamment dans des zones densément peuplées. Elle s'est engagée dans un combat sans but, sans une vision stratégique, enfin, sans résultats. Pire, après tout, l'initiative reste entre les mains du Hamas. C'est lui qui « dicte les règles du jeu de la guerre d'usure actuelle ». Certains résument la situation en disant « qu'il n'existe pas de solution pour le problème autrement que par un dialogue avec le Hamas ».
Entrer et sortir pour rien !
Amir Tsouria écrit dans la presse israélienne, commentant la retraite des forces de l'occupation de Djabalia, au nord de la bande de Gaza : « Ils sont sortis comme ils étaient entrés ». Les missiles continuent à pleuvoir sur Israël, 40 à 50 missiles par jour.
« De nos jours, l'armée n'est pas prête à mener un combat de longue halène », ajoute cet écrivant israélien.
De son côté, Ben Casbet écrit, dans le journal hébreu Maariv : « La résistance palestinienne découvre l'efficacité de l'arme "sauterelle". Elle a goûté la possibilité de paralyser une ville entière en Israël. C'est très dangereux de prendre goût à une telle pratique. On peut s’y habituer ».
L'initiative
L'écrivain Cobi Nivali insiste, dans le journal Maariv, que l'initiative est désormais aux mains de la résistance palestinienne. C'est elle qui impose les règles de la guerre actuelle d'usure.
Il constate que l'armée israélienne n'a réussi aucun des quatre objectifs déclarés par le ministre de la guerre Ehud Barak. Stopper le feu d'Al-Qassam. Mettre fin à la contrebande dans l’axe de Philadelphie. Affaiblir, et même faire tomber le gouvernement du Hamas. Se détacher totalement de Gaza.
En tout cas, ils sont irréalisables, ces objectifs. « Nous faisons un seul corps avec les Palestiniens ».
Il se moque du ministre de la guerre en disant : « Il est impossible de se détacher de Gaza, sinon par une tranchée, si profonde qu'elle coupe la bande de Gaza du globe terrestre... »
La vision stratégique
Pour sa part, Ménahem Clayn, professeur universitaire à Tel Aviv, fait partie de ceux qui croient qu'il n'y a aucun sujet de joie ou de quoi crier victoire. Il insiste sur l'absence de toute vision stratégique. Egalement, il insiste sur les conséquences désastreuses de l'opération sur les intérêts vitaux de l'Entité sioniste.
« Israël est un géant aveugle qui frappe sans aucun but politique », écrit-il dans le journal hébreu Yadiot Ahranot. « Cette opération n'a pas stoppé les missiles. Elle a affaibli Mahmoud Abbas de façon considérable. Elle montre encore une fois qu'Israël ne comprend pas les Palestiniens », exprime cet académicien sioniste spécialiste du conflit arabo-sioniste.
Quant au général réserviste Yacof Amidor, il constate que le gouvernement d'Olmert n’a qu’à faire comprendre aux habitants de Gaza, au Hamas et au monde entier qu'il y aurait une opération plus sanguinaire, s'il n'a pas eu un autre choix. Toutefois, le gouvernement continuera ses opérations, ajoute-t-il, jusqu'à ce qu'il comprenne, lui-même, qu'il faut « engager des négociations avec le Hamas, sinon réoccuper Gaza ».
Les missiles de la résistance
De son côté, Emanuelle Sivan, chercheuse orientaliste, croit en la nécessité de négocier avec le Hamas, du moins en ce qui concerne les missiles qui sèment la terreur dans les colonies sionistes.
Au sein même du gouvernement d'Olmert, il y a des voix qui s'élèvent contre cette affreuse campagne militaire. Elle a laissé plus de 120 tués et plus de 350 blessés, en majorité des civils. Elle n'a pas réussi à créer une nouvelle réalité politique, croit Ami Aylon, ministre sans portefeuille. Il appelle à un rapide dialogue avec la résistance palestinienne pour pouvoir stopper les missiles qui frappent de plein fouet les villes de Sdérot, Asqalan et d’autres localités israéliennes.
La ministre israélienne de l'éducation a sollicité son gouvernement pour qu’il entame immédiatement des négociations avec la résistance palestinienne. La situation devient insupportable au sud de l'Entité sioniste.
Ces critiques et appels ne viennent pas de rien. Ils sont basés sur des données politiques, militaires et sécuritaires. Les forces de l'occupation israélienne arrivent à un point dangereux d'incapacité et de déprime.
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